Si vous êtes amateur de magie et de sorcellerie, vous avez forcément entendu parler des célèbres sorcières de Salem. Mais connaissez-vous réellement l’origine de cette histoire ? Et savez-vous qui étaient ces deux filles, frappées subitement d’une hystérie absolument effrayante ? Laissez-nous vous raconter la terrible légende des sorcières de Salem…
L’histoire des sorcières de Salem
L’histoire commence tout simplement, avec deux jeunes filles. Elizabeth, fille du pasteur, et Abigaïl Williams, nièce du même pasteur, qui vivaient dans le village de Salem (aujourd’hui baptisé Danvers). C’est Tituba, la servante du Révérend Samuel Parris, le fameux pasteur de Salem dans le Massachussetts, qui serait à l’origine de toute l’affaire. En effet, le pasteur, anciennement négociant aux Indes Occidentales, l’avait ramenée de l’un de ses voyages, et elle connaissait notamment l’Obeah, un culte magique des Antilles. Tituba pouvait prédire l’avenir aux jeunes filles de Salem. Ces dernières adoraient venir la voir pour connaître de quoi demain serait fait. Mais après avoir consulté Tituba, Elizabeth et Abigaïl ont très soudainement souffert de terribles crises d’hystérie.
Il était interdit de pratiquer la divination à cette époque. L’état des deux jeunes filles s’est rapidement dégradé, mais fut caché à la communauté pour éviter tout mouvement de panique. Plusieurs pasteurs vinrent prier au chevet d’Elizabeth et d’Abigaïl, en vain. Et le pasteur comprit que Tituba avait en réalité préparé dans la cheminée un « gâteau de sorcières ». Finalement, les deux jeunes filles finirent par avouer que Tituba était à l’origine de leur mal.
Des crises d’hystérie collective
C’est alors que le bruit se répandit dans tout le village de Salem. Plusieurs jeunes filles ont en effet été contaminées par ces crises d’hystérie qui devinrent collectives. A cette époque, les habitants avaient terriblement peur de la sorcellerie. Très rapidement, l’histoire prit des proportions effrayantes. La folie meurtrière attisée par la peur des habitants de Salem fit le reste, et certains ont témoigné, parlant d’envoûtement, de spectres et même de possessions. La terreur régnait dans toute la commune. Il fallait désigner des responsables. Et elles furent pointées du doigt par la communauté : les fameuses sorcières de Salem.
Ainsi, Tituba, la servante noire, Elizabeth la fille du pasteur, Abigaïl et Anne Putman furent toutes les quatre arrêtées. Le Révérend George Burroughs, ancien pasteur du village, fut également arrêté, puis pendu le 19 août 1692. La chasse aux sorcières avait officiellement commencé… Et elle allait se poursuivre durant de longs mois, dépassant même les frontières de Salem.
Une chasse aux sorcières qui dépassa Salem
Rapidement, la chasse aux sorcières de Salem a dépassé les frontières du petit village du Massachussetts. Les communes avoisinantes, comme Andover, Gloucester ou encore Topsfield, entrèrent dans la spirale infernale. Et plus de 150 personnes furent finalement arrêtées. Selon des méthodes scandaleuses puisque John Ballard, un « spécialiste de la magie noire » a affirmé pouvoir reconnaître les sorcières par le toucher.
Ainsi, en 1692, 25 femmes et 6 hommes furent condamnés pour sorcellerie. Trois d’entre eux sont morts en prison, 19 autres ont été pendus. La plupart de ces victimes avaient entre 20 et 25 ans. Ils ont subi des tortures appelées « la peine forte et dure », consistant à empiler des pierres sur la victime pendant plusieurs jours. Les pendaisons se déroulaient ensuite au pied de la colline, à l’extérieur du village de Salem, dans un lieu appelé Proctor’s Ledge. Ce lieu a d’ailleurs été découvert au début du XXème siècle par Sidney Perley, historien et spécialiste de Salem.
Une répression rude et particulièrement meurtrière
La répression fut rude et certains l’ont même qualifiée de sauvage. Quelques personnes se sont élevées contre cette chasse aux sorcières, comme le Révérend Samuel Willard de Boston, ou encore Thomas Brattle. Ils s’opposèrent aux tortures pourtant acceptées par les tribunaux. Mais la chasse aux sorcières continua.
A partir de 1693, l’engouement pour les sorcières de Salem commença à baisser en intensité. 52 hommes et femmes furent accusés de sorcelleries, et trois seulement furent condamnés avant d’être graciés. Il faudra finalement attendre le 15 janvier 1697 pour que les tribunaux avouent avoir jugé trop rapidement les accusés. En 1711, les familles des victimes ont perçu une indemnité de 600 livres.
Une grande inspiration pour les artistes du monde entier
Les sorcières de Salem ont inspiré les artistes dans le monde entier. Les peintres évidemment, mais aussi les écrivains. On peut ainsi par exemple citer l’excellent Salem Witchcraft de Charles Wemworth Upham paru en 1867), ou encore The Devil in Massachusetts de Marion Lena Starkey paru en 1949. Il existe beaucoup d’ouvrages qui retracent la terrible histoire de cette crise d’hystérie collective qui reste, encore aujourd’hui, ancrée dans toutes les mémoires. Le cinéma également fait la part belle aux sorcières de Salem qui continue à fasciner les amateurs de films d’horreur dans le monde entier. Parce qu’après tout… et si c’était vrai ?