Toutes les chances avec la magie blanche mais…
Notre monde valorise la conquête, la croissance et le succès. C’est aussi la quête de ceux qui, de plus en plus nombreux, se tournent vers la magie blanche pour mettre toutes les chances de leur côté. Cependant, croire que cette course à la réussite peut suivre une courbe exponentielle s’avère illusoire. S’il est exact que tous les sorts, les rituels de magie blanche tendent à procurer à ceux qui les utilisent une amélioration de leurs conditions d’existence, il est tout aussi certain que la magie blanche ne rendra, en aucun cas, ses adeptes tout-puissants, invulnérables, ni ne les placera au-dessus de la condition humaine ou les transformera en surhommes. En un mot, elle ne peut, à elle seule, fournir un chèque en blanc pour l’avenir.
Magie blanche/sorcellerie traditionnelle, quelles différences ?
La sorcellerie existe depuis les débuts de l’humanité, elle est liée à la condition humaine. Pour lutter contre l’adversité, se défendre des « coups du sort », hommes et femmes ont toujours cru possible un autre chemin, un autre savoir, plus intuitif, mystique, supranaturel.
La sorcellerie, basée sur des rituels très anciens, est à l’origine un ensemble de connaissances et de pratiques, transmises de génération en génération. Elle dispose pour cela de multiples moyens : l’envoûtement est le plus connu, les rituels de protection, tout ce que met à sa disposition une tradition orale mais aussi écrite tels, par exemple, les grimoires, comme le Grand et le Petit Albert, dotés de pouvoirs propres, pour certains maléfiques. Le sorcier, le mage, le guérisseur qui en est à la fois le dépositaire et celui qui la dispense est partie prenante de la société (comme aujourd’hui, c’est encore vrai dans certaines sociétés marginalement touchées par la mondialisation).
Autant dire que son savoir est un tout comme son action. Aucun des contemporains de ce sorcier n’aurait l’idée de lui demander quel type de magie il va employer. Les magies blanche, noire et rouge, davantage qu’aujourd’hui, forment un ensemble pour la sorcellerie traditionnelle.
La sorcellerie accompagne tous les aspects de la vie
De même que la vie est un tout, avec ses hauts et ses bas, ses bonheurs et ses souffrances, la sorcellerie accompagne la vie, avec armes et bagages, dans le moindre de ses aspects et ne prétend pas ignorer perte, mort et moments obscurs de l’existence.
S’il est parfaitement possible, grâce aux pouvoirs occultes et à la science de ceux qui les maîtrisent, d’échapper aux envoûtements, au mauvais œil, aux maléfices, à la malchance et aux obstacles et accidents de toute sorte, il n’en reste pas moins que la mort, intervenant à son heure, fait partie de la vie. Notre société, souvent, semble avoir oublié cette vérité éternelle. Surfant sur la vogue du transhumanisme, éblouis par les développements potentiels des techniques au service d’un homme augmenté, la plupart de ceux qui font appel à la magie blanche le font pour améliorer leur vie et leurs performances dans de nombreux domaines.
Ils ne conçoivent plus, comme la plupart de nos contemporains, que les difficultés font partie de l’existence, et, douleur suprême, que, parfois, la perte d’êtres chers jalonnera leur route.
Autrefois partie intégrante de la société, la sorcellerie traditionnelle envisage l’être humain comme un tout. C’est en cela qu’elle est capable de répondre à toutes les situations qui se présentent, de trouver les solutions à l’échelle de chaque individu, en analysant les besoins de ceux qu’elle va considérer comme des patients, en se référant à son immense culture ainsi qu’à sa très longue histoire.
Magies complémentaires
Obnubilés par les diktats de la vie moderne, hommes et femmes n’ont-ils pas oublié d’où ils viennent ? Leur effroi est saisissant lorsque, par exemple, ils sont forcés d’interrompre le cours de leurs habitudes, d’abandonner leurs réflexes à l’occasion de la perte d’un emploi, d’un divorce ou d’une séparation, de l’annonce d’une maladie. Il n’est pas rare de les voir alors s’effondrer comme des enfants, soudain démunis de toute faculté de résistance. Tout se passe comme si leur vie n’avait jamais été envisagée que sous l’angle d’une progression perpétuelle, conduisant à une inévitable perfection, seule hypothèse possible, challenge unique des « condamnés à réussir » dans tous les domaines qui s’impose aux hommes et femmes de notre temps.
Cette vision tronquée de l’existence se révèle source d’un grand stress.
La magie blanche ne peut pas tout et il faudra toutes les influences conjuguées des différentes magies, blanche, rouge et noire, tout le savoir-faire de la tradition en sorcellerie, qui spontanément sait conjuguer leurs pouvoirs, pour restaurer un équilibre malmené par des années d’illusion. Et permettre d’accéder ainsi sinon au bonheur absolu du moins à la meilleure vie possible.